jeudi 6 septembre 2018

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker [Elise]



Contemporain

VF Lu en VF
VO The truth about the Harry Quebert affair
1E Narrateur: 1ière personne
1P Nombre Narrateurs: 1 personnage
NNE Suite: One-Shot


Resume
À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois.

Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Sous ses airs de thriller à l'américaine, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l'Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.


Et dire que j’aurais pu ne jamais lire ce roman. En effet, rien ne m’attirait dans ce livre que ce soit : sa couverture, son titre et même son résumé. Pourtant, j’ai bien fait d’écouter l’avis général parce que ce livre est une véritable pépite !

J’avais même des aprioris dessus puisque je voyais souvent des personnes d’un âge avancé le lire alors je me disais que ce serait un livre trop barbant pour mon âge alors que pas du tout ! D’ailleurs, il y a une phrase dans la quatrième de couverture qui dit : “Jeune ou moins jeune [...] on lira sans discontinuer jusqu’au bout le roman français “La vérité sur l’affaire Harry Quebert” de Joël Dicker” et c’est tellement véridique ! En effet, j’ai 19 ans et j’ai adoré lire ce livre. Comme quoi, ce roman touche bien toutes les générations ! Il faut savoir également que Joël Dicker est tout jeune puisqu’il n’a que 33 ans. Il avait donc la vingtaine au moment d’écrire ce livre !

« Un bon livre, Marcus, est un livre qu'on regrette d'avoir terminé. »


A mon sens, la couverture ne donne pas du tout envie de lire ce livre et d’ailleurs elle n’a aucun rapport réel avec l’histoire. Il s’agit d’un tableau du peintre Hopper et Joël Dicker trouvait qu’il ressemblait à la ville d’Aurora comme il l’imaginait dans sa tête et c’est pour cette raison que cette couverture a été choisie.

Nous allons suivre l’histoire de Nola Kellergan, 15 ans, qui disparaît mystérieusement le 30 Août 1975. En 2008, nous retrouvons un écrivain, Marcus Goldman, victime du syndrome de la page blanche. Il ne trouve plus l’inspiration pour son prochain livre et son éditeur le presse de rapidement écrire. C’est alors qu’un évènement inattendu se produit : le corps de la petite Nola est retrouvé enterré dans le jardin de son ami écrivain Harry L. Quebert. Marcus Goldman ne croit pas en la culpabilité de son ami et va alors décider de mener sa propre enquête et de retranscrire tout ça dans un livre.

« - Marcus, savez-vous quel est le seul moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un ? - Non. - C'est de le perdre. »


Ce qui est très intéressant c’est qu’il a des moments au présent mais également des moments dans le passé, avant la disparition et la mort de Nola. On découvre alors petit à petit son histoire et la relation qu’elle entretenait avec Harry L. Quebert. Tout s’imbrique au fur et à mesure. si bien que j’avais l’impression de visionner un film ! Ce qui était très fort également de la part de l’auteur c’est que l’on retrouve parfois des passages déjà lus mais sous le point de vue d’un autre personnage et petit à petit, en ayant le recoupement de tous les points de vue des personnages, le puzzle s’imbrique ! Je trouve que c’est une prouesse d’écrivain d’arriver à manier le récit comme ça !

Il faut savoir également que ce roman m’a emporté dès les premiers mots de la première page ! En effet, juste après avoir acheté ce roman, le temps de démarrer la voiture, j’avais déjà lu 19 pages et là j’ai compris que j’étais fichue : ce livre allait m’emporter et je n’allais plus pouvoir le lâcher ! Je me suis tellement délectée de cette lecture que j’ai mis des post-its à certains passages alors que c’est quelque chose que je ne fais jamais ! Je vous assure que vous aurez vous aussi le besoin de vous munir de post-its durant votre lecture tellement les mots sont beaux et certaines citations seraient même à noter précieusement dans un carnet tellement elles sont percutantes et criantes de vérité ! En réalité, quasiment chaque page serait à annoter !

« Dans notre société, Marcus, les hommes que l'on admire le plus sont ceux qui bâtissent des ponts, des gratte-ciel et des empires. Mais en réalité, les plus fiers et les plus admirables sont ceux qui arrivent à bâtir l'amour. Car il n'est pas de plus grande et de plus difficile entreprise. »


Je dois même dire qu’une nuit, je me suis réveillée vers 4h30 du matin et en voyant mon livre sur ma table de chevet, je l’ai pris et j’ai lu un chapitre avant de me rendormir ! C’est dire l’obsession que j’avais envers ce bouquin !

Par ailleurs, la plume est très simple, le vocabulaire n’est absolument pas alambiqué. D’ailleurs, beaucoup ont déploré le fait que ce roman ait remporté le prix Goncourt des lycées de 2012 et le Grand Prix du roman de l’Académie française parce que soit-disant : “le style est trop simple pour se permettre de remporter des prix aussi prestigieux”. Faut-il vraiment écrire en vieux français pour être crédible et remporter des prix ? Non, messieurs dames donc à tous les détracteurs : un style simple est tout aussi accrocheur et susceptible de rencontrer son public qu’un style alambiqué et barbant. Donc oui, ce roman a mérité tous les prix qu’il a reçu, n’en déplaise à certains. C’est d’autant plus admirable quand on connaît le jeune âge de l’auteur !

La mise en page est très original puisque les chapitres ne sont pas vraiment conventionnels. En effet, on commence par le numéro 31 puis ainsi de suite pour arriver au dernier numéro, comme un décompte ! Les numéros correspondent en réalité aux 31 conseils que prodiguent Harry L. Quebert à Marcus Goldman sur tout le processus d’écriture d’un livre.

« Apprenez à aimer vos échecs, Marcus, car ceux sont eux qui vous bâtiront. Ce sont vos échecs qui donneront toute leur saveur à vos victoires. »


Malgré tout, ce n’est tout de même pas un coup de cœur comme pour la majorité des lecteurs car j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs. Ce roman fait déjà 855 pages et il est arrivé un moment où l’auteur mettait tellement de rebondissements et nous sortait à chaque fois un nouveau suspect potentiel que j’en avais marre et j’avais juste envie d’avoir la conclusion finale de cette histoire !

D’un autre côté, même si la ville d’Aurora est fictive, j’ai trouvé que ça ne donnait pas envie de vivre là-bas car, de mon point de vue, la plupart des habitants de cette ville sont dérangés. J’avais l’impression que tous les protagonistes de ce roman avaient un grain, que ce soit les personnages principaux comme les voisins ou même les flics : personne n’était très net dans cette ville. Même la petite Nola je l’ai trouvée souvent malsaine et dérangée.

« Chérissez l'amour, Marcus. Faites-en votre plus belle conquête, votre seule ambition. Après les hommes, il y aura d'autres hommes. Après les livres, il y a d'autres livres. Après la gloire, il y a d'autres gloires. Après l'argent, il y a encore de l'argent. Mais après l'amour, Marcus, après l'amour, il n'y a plus que le sel des larmes. »


Maintenant j’ai très hâte de voir la série télévisée adaptée de ce roman qui va sortir en fin d’année sur TF1 avec dans le rôle de Harry Quebert, le célèbre Patrick Dempsey himself ! Je suis curieuse de voir comment ce roman a pu être transposé à l’écran et notamment la relation assez délicate entre Nola et Harry Quebert.

En conclusion, passez outre la couverture qui ne rend pas justice à ce roman et lisez-le ! Au risque de rater quelque chose d’époustouflant ...

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