jeudi 4 juin 2020

L'envol du phénix - Nicki Pau Preto [Elise]



FantaisieYoung Adult

VF Lu en VF
VO Crown of Feathers
3E Narrateur: 3ième personne
3P Nombre Narrateurs: 3 personnages
NE Suite: Heart of Flames


Resume
Autrefois, j’avais une sœur, que j’aimais de toutes mes forces. Pourtant, si j’avais su, je l’aurais haïe. Mais qui a jamais pu contrôler les mouvements de son cœur ?

Véronika regarde brûler dans l’âtre deux œufs de phénix sur le point d’éclore… Dire qu’il y a quelques années à peine, de puissantes reines sillonnaient encore le ciel sur le dos de ces bêtes légendaires ! Avec sa sœur Val, elle ne veut qu’une chose : chevaucher ces animaux mythiques, comme ses parents avant elles. Mais c’est puni de mort, désormais, et tous ceux qui pratiquent la magie sont traqués sans merci. Toutes deux vivent donc dans la clandestinité…

Si seulement l’un de ces phénix pouvait venir au monde, leur vie en serait bouleversée ! Mais qui, de Val ou de Véronika, l’oiseau de feu choisirait-il ? Et ce n’est pas tout : ce que la jeune fille l’ignore, c’est que tous les dresseurs de phénix ne sont pas morts ou emprisonnés. Un petit groupe, retranché dans une forteresse au sommet des montages, poursuit la résistance. Le seul problème ? Ils refusent, désormais, d’entraîner des femmes.


Enfin une réécriture de Mulan traduite en français, alleluia, il était temps ! Nous avions eu Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Raiponce ou encore Blanche-neige avec Marissa Meyer, La Belle et la Bête avec Sarah J. Maas, Les Mille et une nuits avec Renée Ahdieh … Mais j’attendais toujours une traduction française d’une réécriture de mon Disney préféré aka Mulan. J’avais bien l’espoir que “Flame in the Mist” de Renée Ahdieh soit traduit mais ce n’est pas le cas pour le moment … mais voilà que Lumen s’impose dès le début de l’année 2020 avec “L’envol du phénix” de Nicki Pau Preto !

De quoi ça parle ? Dans “L’envol du phénix” nous suivons deux soeurs : Val (l’aînée d’un an) et Véronyka qui viennent tout juste de récupérer des oeufs de phénix. Les deux soeurs ont le pouvoir d’animagie c’est à dire qu’elles sont capables de communiquer avec les animaux mais chacune utilise son pouvoir différemment. Si Véronyka a plutôt tendance à vouloir être amie avec les animaux, Val au contraire, préfère les plier de force à sa volonté car, selon elle, les Dresseurs ne devraient pas voir leur monture comme un animal de compagnie et avoir un quelconque lien affectif avec eux. Val est un personnage froid, presque exempt de tout sentiment, contrairement à Véronyka qui est plus chaleureuse. L’une est la glace, l’autre est le feu. Vous l’aurez compris, les deux soeurs sont totalement aux antipodes l’une de l’autre !
! Pour Val, le phénix doit servir son maître, il n’y a donc aucune place pour des liens affectifs comme le voudrait Véronyka. Val va donc tâcher de rappeler à sa soeur qu’un phoenixaeres (Dresseur de phénix) est un guerrier avant tout ! Les deux soeurs ont également la capacité de communiquer par l’esprit, c’est ce que l’on appelle l’Ombremagie et c’est un don très rare.

« C’est bien le problème avec les secrets : on n’en voit jamais le bout. Quand l’un part en fumée, un autre vient aussitôt le remplacer. »


Au moment où l’histoire commence, Véronyka veut devenir Dresseuse de phénix. Le problème, c’est que le clan des Dresseurs de phénix n’accepte plus les femmes depuis une guerre ancestrale. C’est ainsi que le roman prend des allures de Mulan avec une héroïne qui va devoir se travestir pour devenir ce qu’elle a toujours voulu être : une Dresseuse de phénix. Ainsi, comme dans Mulan, la jeune fille va devoir se couper les cheveux, bander sa poitrine et choisir un autre nom (Nyk).

C’est un vrai régal de voir toutes les petites références à Mulan qui sont glissées dans cette histoire, que ce soit l’intrigue principale (la fille qui va devoir se travestir pour rejoindre un clan d’hommes) ou les petites scènes à côté qui rappellent le dessin-animé et notamment le fameux passage du bain où Mulan tente de se cacher aux yeux des hommes afin qu’ils ne découvrent pas qu’elle est une femme.

« Son corps était devenu un fardeau, un secret lourd à porter. »


Dans cette histoire nous suivons le point de vue de trois personnages : Véronyka, Sev et Tristan. Et non, il n’y a pas le point de vue de Val ce qui m’a vraiment déroutée au début du roman car j’aurais bien aimé être dans sa tête. Au final, vous verrez que Val n’est présente qu’au début et à la fin du roman (pour vous en mettre plein la vue avec une révélation fracassante).

Sev est un fantassin, c’est-à-dire un soldat d’infanterie (unités militaires qui combattent à pied) et on comprend vite que ce n’était pas par volonté ou par gaité de coeur qu’il a rejoint l’armée au contraire, c’était par contrainte. Tout comme Val et Véronyka, Sev est aussi un animage et doit le cacher à tout prix.

Nous suivons également le point de vue de Tristan, un apprenti Dresseur qui a le vertige et la phobie du feu. Son père est le commandant Cassian (très perturbant pour les fans d’Acotar, je vous l’accorde). Son intendant est Beryk, souvent suivi par Elliott qui veut être un futur intendant. Tristan est un personnage que j’ai beaucoup aimé car on se rend compte qu’il réprouve le système actuel et qu’il souhaiterait rouvrir le recrutement aux filles pour qu’il n’y ait plus seulement des Dresseurs de phénix mais aussi des Dresseuses.

Quant à Véronyka, j’ai beaucoup aimé son côté proche des animaux, sa gentillesse envers eux, le fait de vouloir créer un lien d’amitié et non seulement un lien de Maître à serviteur et elle va faire ouvrir les yeux à Tristan qui lui, a tissé le lien avec son phénix Rex non par l’amitié mais en imposant sa volonté à son phénix. Véronyka (ou devrais-je dire Nyk, puisqu’il ne sait pas que c’est une fille) va lui montrer qu’on peut communiquer avec son âme-soeur autrement que par la force et que c’est parfois beaucoup plus efficace.

« Ce que j’essaie de t’expliquer, c’est que quel que soit l’obstacle, on peut le franchir, répondit-elle en constatant avec tristesse que son propre frein, à elle, c’était sa condition féminine »


Vous l’aurez compris, il y a donc quatre personnages principaux : Véronyka, Sev, Tristan et Val mais Val est pourtant la seule à ne pas avoir de chapitres de son point de vue, ce que j’ai trouvé dommage. Je suis curieuse de découvrir davantage Val dans le deuxième tome car j’ai toujours été attachée aux personnages froids et antipathiques au premier abord (Nesta dans ACOTAR, Ringer dans La 5ème vague ou Hélène Aquilla dans Une braise sous la cendre). Elle est peu présente dans ce premier tome qui est plutôt focalisé sur le trio Véronyka/Sev/Tristan mais elle fait un retour fracassant à la fin du roman et nous laisse avec une révélation à nous couper le souffle. Val, malgré l’aversion qu’on peut avoir pour elle, c’est un personnage qui a le sens du devoir, qui est réfléchi, qui ne se laisse pas submerger par de quelconques sentiments, qui fait preuve de sang froid et qui n’a pas d’état d’âme. Val, c’est un personnage complexe comme je les aime : froide et cruelle mais qui a pourtant énormément fait pour sa soeur.

Bon, même si j’ai dit qu’il y avait quatre personnages principaux au final il y a quand même un personnage secondaire que l’on voit plus que Val, c’est Kade. J’ai beaucoup aimé ce personnage qui est un serf et qui va rencontrer Sev dans l’armée. Je n’en dirais pas plus sur lui mais j’ai hâte de le retrouver dans le prochain tome !

« Val est comme le feu, elle dévore. »


Pour autant, je vais être très honnête : ce livre n’est pas un coup de coeur. Je trouve que le gros point noir de ce livre ce sont les longueurs (je pense que c’est ce qui a fait que j’ai mis deux semaines à le lire). Ma lecture a souvent été fastidieuse du fait de la longueur des chapitres et des nombreux passages de descriptions et de narration au détriment des dialogues. De plus, l’univers est assez difficile à comprendre au début malgré la carte (il faut bien 200 pages pour bien assimiler). L’Histoire de ce monde est assez complexe, d’ailleurs j’aurais préféré que la chronologie et le glossaire se trouvent au début du roman et non à la fin, cela m’aurait été très utile au début du roman.

Enfin, j’ai été déçue également par la tournure de l’histoire. J’avais tellement Mulan dans la tête que je m’attendais parfois à ce que ça se passe comme dans le dessin-animé mais ce ne fut pas le cas. Je veux dire, dans Mulan, la découverte de son mensonge (le fait qu’elle est une femme en réalité), est vécue comme une véritable trahison notamment pour Shang. Dans “L’Envol du phénix” on a l’impression que la révélation est presque anecdotique, qu’on en parle en quelques phrases et qu’après tout le monde a oublié alors que ce n’est quand même pas un détail ! Tout le monde pensait que c’était un homme et ils découvrent que c’est une femme qui a menti pour rejoindre le clan des Dresseurs de phénix. Je m’attendais à des réactions plus poussées, là on a presque l’impression qu’ils savaient depuis le début que Nyk était une fille alors que ce n’est pas le cas. Un petit peu étrange comme réaction pour tout un clan qui interdit la présence des femmes …

Par ailleurs, sur la quatrième de couverture il est écrit que c’est un mélange entre “Eragon” et “Une braise sous la cendre”. Honnêtement, pour être une grande fan de la saga “Une braise sous la cendre”, je ne vois pas en quoi ces histoires peuvent être comparées mis à part le fait que c’est de la Fantasy et qu’il y a les mots “braise” et “cendre” dans le titre et qu’on parle beaucoup de braises et de cendres dans “l’Envol du phénix” puisque, par définition, un phénix est capable de s’enflammer et de renaître de ses cendres mais la comparaison s’arrête-là. Niveau communication, je pense qu’il aurait été plus judicieux de notifier la comparaison avec Mulan ou le fait que ce soit une réécriture car personnellement c’est en sachant cela que j’ai eu envie de lire ce livre. D’ailleurs, d’autres personnes sur Instagram m’ont fait la remarque qu’elles ne savaient pas que ce livre était une réécriture de Mulan et du coup ça leur a donné envie de découvrir ce livre.

« La guerre a l’avantage de permettre au commun des mortels de s’élever au rang de héros. »


En conclusion, un roman que je suis contente d’avoir lu pour les nombreuses références à Mulan et pour ce monde de phénix (c’est la première fois que je lisais une histoire sur des phénix). Malheureusement, de nombreuses longueurs et une difficulté de compréhension de l’univers qui viennent ternir le tout. Les chapitres de Sev notamment étaient souvent très longs et barbants avec une multitude d’informations sur l’univers. Comme je l’ai dit précédemment, ça manque vraiment de dialogues, les chapitres sont souvent des pages et des pages de descriptions et de narrations ce qui est très dommage. Je lirai probablement le deuxième tome puisque, comme je l’ai dit, je suis curieuse d'approfondir le personnage de Val mais malheureusement les premiers retours que j’ai eu sur cette suite ne sont pas très bons …

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